Souvenirs de Saint-Louis – Puerta del sol

Nous avions en 1ère au lycée Elhadj Omar Tall (ex-Lycée Faidherbe) de Saint-Louis un professeur d’espagnol particulier, haut en couleur.

Source photo: http://angefeeca.canalblog.com/archives/2011/05/02/21036081.html

Nous passions nos cours à nous raconter nos vies, enfin à l’écouter raconter la sienne plus qu’à faire de l’espagnol. Je ne ratais jamais ses cours, des moments de franche rigolade.
Je me souviens qu’une fois pendant son cours, nous nous sommes retrouvés entrain de parler de cahier de souvenirs. Comment cette conversation est-elle arrivée, je ne saurai le dire.

Notre très cher Señor a alors fait appel à sa mémoire de CM2 pour nous raconter une histoire dont lui seul avait le secret.
En son temps, comme au nôtre d’ailleurs, il était de coutume avant la fin de l’année que chaque élève (fille) prépare un cahier de souvenir.
Il s’agissait pour elle de demander à ses amis de répondre à des questions de type portrait chinois et à la fin d’écrire librement soit un poème soit un mot.
Le camarade de classe en question avait la latitude d’écrire ce qui lui passait par la tête. Et en prime pouvait coller soit un poster ou des bonbons ou n’importe quoi pour l’amie en question.

La propriétaire du cahier s’appelait Tabara, et avait remis le cahier à un de ses camarades dont j’ai perdu le nom, qui était secrètement amoureux d’elle.
Ce dernier avait laissé ce poème :
« Ô Tabou,
Bientôt les vacances,
tu seras auprès de ton père, de ta mère et de ta famille,
Tu nous oublieras bien vite,
Mais grâce à ce cahier de souvenir tu te SOUVENIRAS longtemps de nous,
Ô Tabou ta beauté MAGNANIME est RADIAPANDANTE »

Je ne raconte pas ma vie ! Heureusement que les personnes avec qui j’étais en cours sont toujours là. Quand on lui a demandé qu’était devenu le fameux soupirant de Tabou, il répondit que la dernière fois qu’il l’avait vu, il apprenait le métier de maçon.
Et pour en finir avec ce très cher Señor, il a convoqué un autre jour sa mémoire pour nous raconter sa promenade à la Puerta del Sol.

Il se promenait en grand boubou 3 pièces blanc sur la plaza del Sol à Madrid, c’était son premier voyage. A un moment donné, il a commencé à entendre une clameur l’accompagner, les gens applaudissaient à son passage en l’appelant : « Kounta Kinte! Kounta Kinte! Kounta Kinte! », alors il décida de ralentir le pas, de déployer son grand boubou, de tendre les bras et de continuer à marcher en hochant la tête, accompagné par la clameur du Kounta Kinté des madrilènes.

Encore aujourd’hui, je ne peux entendre parler de Madrid ou Racines de Alex Haley, sans penser à lui

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